C’est la douche froide pour ceux qui, début 2014 anticipaient une accélération de l'amélioration de l'économie mondiale: Crise Ukrainienne, chute du pétrole et remontée du dollar, risque déflationniste en Europe, échec de la politique de relance au Japon, accélération de la baisse des taux d'emprunts d'Etat... l'année a apporté son lot de contrepieds qui, une fois de plus, ont battu en brèche les apaisantes “prévisions” faites au départ. Car les faits sont là, et depuis un certain temps déjà d'ailleurs: on navigue à vue, et la visibilité sur le plan économique ne dépasse pas les 3 ou 6 mois grand maximum, rendant de facto toute prévision à un horizon d'un an assez aléatoire... |
En d'autres temps, de telles déconvenues auraient provoqué des replis beaucoup plus marqués sur les marchés financiers. Or, tout au plus note-t-on un regain progressif de volatilité au cours du second semestre. Mais point de baisse marquée et franche, que la dégradation de la situation aurait pourtant fort bien pu justifier...
Seulement, voilà : les marchés sont rassurés par l'idée selon laquelle, quoi qu'il arrive, tout sera fait -et à tout prix- pour éviter que la situation ne dégénère. Les Banques Centrales sont bel et bien présentes, avec leur politique monétaire très accommodante, pudiquement dénommée “assouplissement quantitatif”.
Dans les années 50, des pédopsychiatres américains avaient mis en évidence le rôle apaisant de l'objet transitionnel, alias “doudou”, chez l'enfant - Et mesuré que plus l'environnement de l'enfant était anxiogène, plus les vertus apaisantes du doudou fonctionnaient, à due proportion.
On observe exactement la même chose sur les marchés financiers : plus les mauvaises nouvelles
affluent sur le front de l'économie réelle, et plus le "doudou quantitatif" fonctionne !
Bonne année !